Dans Et j’abattrai l’arrogance des tyrans, son premier roman publié aux éditions Aux Forges de Vulcain, Marie-Fleur Albecker fait le récit de la première révolte occidentale survenue en 1381 à travers les yeux d’une jeune femme éprise de liberté.
Eh bien, l’enthousiasme de David Meulemans, qui est communicatif. Il défend de manière très fervente les textes qu’il publie, et du coup c’est plutôt la personnalité de l’éditeur qui est géniale – outre que c’est bien pratique de savoir que l’éditeur est intéressé à publier votre texte ! L’aspect « imaginaire » de sa ligne éditoriale, c’est à dire le fait qu’il ne se concentre pas uniquement sur une littérature réaliste, montre qu’il est prêt à accepter des textes plus décalés et différents de ce qui se fait dans l’ensemble – même si d’une certaine manière mon roman est très réaliste je pense.
J’adore Alexandre Dumas, j’aimerais beaucoup écrire des romans historiques aussi bons que les siens ! Cela étant les cases n’ont pas grand sens pour moi, puisque les grands romanciers classiques comme Hugo, Balzac ou Flaubert ont aussi écrit des romans « historiques ». Donc en fait pour moi c’est juste un roman, avec certains partis pris – situation historique, narration épique, dimension politique – qui ne sont finalement pas très révolutionnaires !
J’ai toujours été très intéressée par le Moyen Âge (même si c’est long, le Moyen Âge !), que j’ai beaucoup étudié durant mes études supérieures, notamment la pré-Renaissance qui est la période à laquelle se passe le roman. Par ailleurs, le Moyen Âge est un référentiel majeur d’un courant littéraire que j’aime beaucoup, la fantasy, donc c’est un univers qui me parle.
Oh là, très très vaste question. Je crois que tout rapport sexuel est un rapport de pouvoir – ce qui n’a (heureusement !) pas forcément un sens négatif. Je crois également que les femmes ont tendance à être soumises dans les rapports sexuels et que c’est quelque chose qui peut les couper assez fortement de leur rapport à leur corps et à leur plaisir. C’est donc un (mais pas le seul, loin de là !) des domaines où les femmes sont l’objet de la domination masculine ; ce n’est pas une fatalité d’ailleurs puisque la sexualité féminine a pu avoir un statut différent durant les différentes périodes de l’Histoire.
Je ne pense pas que tant de choses aient changé depuis le mouvement #MeToo, mais ce qui est positif c’est la libération de la parole des femmes, et sans doute un début de prise de conscience de certains hommes du caractère systématique de ce que subissent les femmes au quotidien. En cela quelque chose a changé.
Je n’ai absolument pas suivi ces débats car j’avoue que la vision de la langue française de l’Académie française me semble très lointaine de la mienne. Je trouve que l’écriture inclusive et la féminisation de l’orthographe / de la grammaire dans un contexte général est quelque chose d’intéressant et qui ne me semble ni trop laid, ni trop compliqué, d’autant plus que le français était à l’origine une langue beaucoup plus plastique aux genres. Pour autant, je ne crois pas que ça ait un sens en littérature
Je ne me pose pas vraiment la question. En fait je ne me considère pas vraiment comme écrivaine mais comme écrivante, donc on pourrait dire que c’est un processus qui fait partie de la construction de mon être, puisque je pense qu’on passe sa vie à se construire. Par contre je n’envisage pas du tout l’écriture comme un métier, je serais complètement déprimée par la nécessité de produire, et j’adore mon métier.
Une réflexion sur “Entretien avec Marie-Fleur Albecker”